BOURGEOIS
DEPUIS TOUJOURS

Considéré comme un des principaux Cru Bourgeois supérieur au 19e siècle, et confirmé dans ce statut en 2020, Lamothe-Bergeron est une propriété historique du Médoc.

À quoi ressemblait le domaine au Moyen Âge ? Difficile de l’imaginer car du premier château, à vrai dire une forteresse, il ne reste rien qu’un plan dessiné par Léo Drouyn dans un ouvrage de 1865.

Dans son édition de 1898, le Féret nous plonge au XIVe siècle, alors que le domaine appartenait au Captal de Buch. “On dit que, devenu prisonnier de Duguesclin, le Captal vendit par anticipation dix récoltes de son vin, très estimé des Anglais qui occupaient alors Bordeaux, pour payer la lourde rançon qu’on exigeait de lui.”

LA MARQUE DES BERGERON

On connaît l’histoire de la demeure depuis la fin du XVe siècle. Entre les mains des familles de Lauste et Martel, elle se transmet de génération en génération jusqu’à François Jacques Marie de Bergeron (1760-1810) que nous appelons par commodité Jacques de Bergeron.

Eclairé par l’esprit des Lumières, l’homme conseille au Parlement de Bordeaux et s’intéresse à tout ce qui touche à la nature et à l’agronomie. Il voyage, publie dans des journaux scientifiques, se passionne pour les insectes, les arbres exotiques, démontre l’intérêt de l’acacia pour la fabrication des carassons.

Bien sûr, il trouve à Lamothe, où la culture de la vigne est attestée depuis le XVIIe siècle au moins, un formidable terrain d’expérimentation. Jacques de Bergeron s’éteint en 1810 à l’âge de cinquante ans, laissant un domaine plein de promesses. En 1845, la propriété est citée en tête des vins de Cussac dans le traité des vins du Médoc.

UN NOUVEAU CHÂTEAU

En 1868 un nouveau château sort de terre, véritable joyau tout droit sorti des rêves architecturaux du second Empire. Il est édifié sous l’ère d’Abdon d’Armana (1824-1906), époux de Caroline Le Quien de La Neufville, nièce par alliance du dernier Bergeron. La même année le cru est cité dans la deuxième édition du Féret au premier rang des crus de la commune. Afin de profiter du prestige d’un nom historique, Lamothe devient “Lamothe de Bergeron” au début du XXe siècle.

Au cours des décennies 1970-2010, Lamothe-Bergeron change trois fois de mains. Le vignoble est restructuré, l’encépagement rééquilibré, les chais rénovés. En 2015, après 18 mois de travaux, le château entièrement restauré s’ouvre à l’œnotourisme. Une boutique et des espaces réceptifs sont créés. Le circuit de visite, unique en son genre, attire chaque année huit mille visiteurs.

En 2019, la Capssa acquiert le domaine avec de grandes ambitions : faire progresser encore le cru, être toujours plus exigeant en matière environnementale, enrichir l’expérience œnotouristique.

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